Le groupe régional pharmaciens : les professionnels engagés pour l’harmonisation des pratiques pharmaceutiques
Fondé en 2003, le groupe pharmaciens ONCO AURA a pour mission de contribuer à la coordination des pratiques des pharmaciens des établissements de santé et libéraux afin de faciliter l’implémentation des protocoles et fiches médicaments dans la région.
Dès le début, il a également impliqué les oncologues et spécialiste d’organes dans la validation des contenus afin de favoriser une collaboration pluriprofessionnelle.
Depuis sa création, ce groupe de travail a enregistré plus de 1350 participations.
Le Dr Laurence Gilles-Afchain première pharmacien en charge de ce groupe de travail, l’a piloté dans un contexte institutionnel et de pratiques différent de maintenant.
Elle nous partage les débuts du groupe de travail.
Depuis quelle année le groupe de travail régional des pharmaciens existe-t-il et dans quel contexte a-t-il été créé ?
Laurence Gilles-Afchain :
Le groupe de travail a été créé à peu près avec mon arrivée, en 2003, sous l’impulsion du Dr Fadila Farsi, à l’époque médecin coordonnateur du Réseau ONCORA et du Dr Jean-François Latour, qui était l’ancien chef de service de la pharmacie du Centre Léon Bérard. J’ai donc été le premier pharmacien du réseau.
C’était un contexte qui était complètement différent, il n’y avait pas d’ARS, on dépendait de l’ARH (Agence Régionale d’Hospitalisation). C’était encore la petite région Rhône-Alpes. Il y avait plusieurs réseaux de cancérologie rhônalpins : Arc Alpin, Concord, Oncoloire et Oncora. C’était avant la convergence de 2009 qui a vu la création d’un réseau régional unique.
Il n’y avait pas non plus de texte parce que les réseaux ont été officialisés avec la circulaire sur l’organisation des soins en 2005, et les premières missions des réseaux en 2007. Il n’y avait pas d’autorisation en cancérologie, pas de 3C.
C’était également un contexte très particulier qu’on n’imagine plus maintenant concernant la préparation des chimiothérapies. Elles n’étaient encore pas centralisées sous la responsabilité pharmaceutique qui date de 2005, donc après la création du groupe pharmacien.
Et puis, c’était une époque où on n’avait pas de logiciel d’aide à la prescription dans les établissements de santé ou très peu. Donc moi, je me souviens quand je suis arrivée, on envoyait encore des courriers papiers. En fait, on démarrait tout juste sur l’envoi par mail des documents.
En 2010, le Dr Hélène Labrosse, pharmacien et chefs de projets, a pris la suite de la coordination de ce groupe de travail régional.
Promouvoir la qualité et la sécurité des traitements des patients est l’une des missions du DSRC ONCO AURA. De quelle manière le groupe pharmaciens poursuit-il ce travail d’harmonisation des pratiques ?
Arrivée en 2010 au réseau régional, j’ai poursuivi les travaux déjà bien entamés sur le thesaurus des protocoles de chimiothérapie. L’arrivée des molécules anticancéreuses voie orale a permis de lancer de nouveaux groupes de travail sur l’élaboration de fiches d’informations pour les professionnels de santé, notamment pharmaciens d’officine et infirmiers libéraux et en miroir des fiches pour les patients. La méthodologie rigoureuse mise en place impliquait des pharmaciens, des oncologues et des infirmiers, en particulier IDEC. Par ailleurs des travaux sur l’harmonisation des validations de prescriptions ont été menés, à l’époque où toutes les prescriptions n’étaient pas encore informatisées.
Tous ces projets ont été menés dans l’objectif d’accompagner les acteurs de la région dans leurs pratiques, certains établissements ou équipes ont la capacité de produire leurs propres supports, d’autres ne peuvent pas et ces travaux de mutualisation ont pour objectif de profiter à tous.
En 2018, à la fusion des régions, nous avons lancé la thématique « thérapeutiques anticancéreuses » sur la plateforme RESSOURCES, permettant ainsi de regrouper toutes les productions du groupe pharmacien existant en Auvergne et en Rhône-Alpes.
En parallèle, plusieurs projets ont été travaillés en lien avec l’OMEDIT, les sujets sont variés et toujours en lien avec les traitements anticancéreux ou leur impact en terme organisationnel.